Cameroun – Innovation: une technologie pour lutter contre la fraude électorale

L’ingénieur camerounais, Stéphane Kamga a mis sur pied un système qui a permis au parti de Marc Roch Kaboré d’avoir les résultats juste cinq minutes après la fermeture des bureaux de vote. Il a été interview par le journaliste Thierry Gervais Gango. L’entretien a été publié par Le Jour du 15 décembre 2015.
  
Question: L'on apprend, via votre page Facebook qu'une société africaine vient de permettre au Mouvement du Peuple pour le Progrès (Mpp) de Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso de disposer, dès 22h le dimanche soir, cinq minutes après les dépouillements des votes, des tendances confirmées des résultats du double scrutin présidentiel et législatif. De quelle entreprise africaine s'agit-il et avec quels moyens techniques cette dernière y est parvenue?
 
Stéphane Kamga: Effectivement. Il s'agit de la société SIC-X International. Faisant suite à l'ensemble des problématiques issues des élections, notre pôle recherche et innovation a pensé à doter les institutions et partis politiques d'une solution permettant d'apporter une solution aux problèmes qui minent très souvent le processus électoral en Afrique. D'autant plus que s'agissant d'élections, nous avons tendance à oublier en Afrique qu'une élection c'est aussi et surtout un problème arithmétique. Sur cette base, nous avons bâti une solution basée sur le Cloud et la téléphonie mobile pour remonter les informations sur un serveur et procéder au cumul des votes. Cette opération peut prendre 5 secondes en théorie. Cependant la véritable révolution de notre plateforme réside en fait dans la capacité pour les organisations d'avoir des éléments de preuve car dans le même temps nous stockons les éléments irréfutables de preuve de nos chiffres par la transmission d'une copie des PV en temps réel. Nous avons ainsi en temps réel tous les PV qui sont filmés par les téléphones mobiles et remontés sur la plateforme.
 
Question: C'est qui Sic-X international ?
 
Stéphane Kamga: SIC-X international se veut une société Panafricaine. Elle est née au Cameroun et a procédé à une délocalisation de son siège à Abidjan en Côte d'Ivoire. SIC-X maintient cependant une base technique au Cameroun et travaille sur des projets de grande envergure avec un objectif simple: prouver que l'Afrique peut faire autant que l'Occident sinon mieux. Nos chantiers n'ont pas de limites et sont rythmés par le goût de l'innovation technologique en ce qui concerne notamment le Cloud, Internet, la téléphonie mobile, etc. Au niveau des ressources humaines, nous avons un pool d'experts répartis entre le Cameroun et la Côte d'Ivoire. Nous avons également des consultants en Europe et aux Etats-Unis.
 
Question: Ingénieur formé à l'Ecole polytechnique de Yaoundé, vous êtes l'une des têtes de projet et avez travaillé, semble-t-il, avec le parti de l'un des pionniers du développement informatique au Cameroun, Dominique Djeukam Tchameni, père du premier ordinateur tropicalisé. En quoi a consisté cette collaboration?
 
Stéphane Kamga: Vous savez que nous sommes une jeune entreprise. De ce fait, il est apparu nécessaire de nous faire accompagner, en l'occurrence sur le terrain de la politique. C'est dans ce cadre que notre rapprochement avec le Mouvement pour la Démocratie et l'Interdépendance (Mdi) s'est opéré afin de bénéficier de la vison politique de ce parti politique camerounais et améliorer les fonctionnalités de notre plateforme d'une part et d'autre part de pouvoir faire passer facilement le message aux politiques et organisations.
 
Question: Avez-vous fait la proposition aux politiques camerounais dans un contexte où un faisceau d'éléments font croire à certains observateurs que certaines échéances électorales seront anticipées?
 
Stéphane Kamga: Je suis Africain et j'aimerais aider partout où cela sera possible. Une chose extraordinaire est le coût de mise en œuvre d'une solution comme la nôtre. Pour l'instant nous n'avons pas approché les partis politiques du Cameroun. Nous pensons que cette plateforme peut être utilisée autant par les partis politiques que par les instances de gestion du processus électoral. En tout cas nous sommes ouverts et je compte faire un voyage dans ce sens très prochainement au pays à cet effet.
 
Question: Vous dites donc que le double scrutin historique du 29 novembre 2015 au Burkina avait valeur de premier test...
 
Stéphane Kamga: Exactement. Il s'agissait de tester la plateforme dans un environnement réel. Et le pays des hommes intègres était vraiment le meilleur endroit pour ce site pilote.
 
Cameroun-info.net
 
 
 
 
 

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